samedi 12 juillet 2014

J+50 de notre départ de Nantes - Part 1/2

Après un mois et demi de vadrouille, je m'attelle enfin à regarder derrière moi, faire le point sur ce que l'on a vécu et appris depuis notre départ de Nantes. J'aurais aimé écrire plus tôt, mais la spirale de vie qui nous entraîne ces derniers temps est intense et ne nous laisse que peu de temps pour se poser. L'absence de connexion internet y est pour beaucoup aussi ! Malgré la petite box portable que nous avons emmené avec nous, les montagnes d'Ardèche nous jouent des tours et rares sont les endroits où une connexion digne de ce nom pointe le bout de son nez.
Nous profitons alors de l'annulation d'un wwoof pour nous "gaver" de connexion internet dans une médiathèque pour plusieurs jours. Nous avons choisi pour cela de nous sédentariser pour le moment à Aurillac, en Auvergne, et ainsi profiter des belles montagnes Cantaliennes entre nos temps à la médiathèque et les averses, nombreuses depuis que nous sommes ici !

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Le 23 mai 2014 au matin nous mettons le cap vers notre Suite de Vie. Nous partons de bonne heure... et de bonne humeur ! Pas même un petit pincement au cœur : nous savons que notre chemin nous fera repasser par Nantes. Première escale : le Paradis de la Nature ! Très joli nom pour ce petit camping près de Bourges, où nous avons les 30 ans d'une des cousines d'Arthur à fêter. C'est agréable de quitter son chez soi et de se retrouver tout de même entourée de plein de gens familiers pour nous. La transition se fait en douceur.

Le 26 au matin, nous laissons les souvenirs de la fête flotter derrière nous sur ce petit camping pour nous diriger vers le Sud. Ardèche, nous voilà ! La descente se fait en partie sous la pluie. Nous entrons en Ardèche sous de gros nuages gris et une pluie de bienvenue, ce qui ne nous empêche pas de découvrir le paysage très montagneux.


Je ne m'attendais pas à ce que l'Ardèche soit aussi en relief. Les vallées sont très pentues, étroites et sinueuses. Nijeli (notre cher camping-car) pourra en témoigner ! C'est un paysage magnifique que nous découvrons, nous nous émerveillons dès que l'on aperçoit entre deux virages un bout de la rivière l'Ardèche.
GPS au poing, nous cherchons notre destination : les premiers hôtes qui nous accueillent pour 3 semaines.
Nous débouchons enfin devant le panneau du lieu-dit. Plus que 1 petit km de descente et nous sommes arrivés. Un kilomètre de descente et... de virages en épingles à cheveux que nous devons négocier en plusieurs manœuvres ! Et bien ça promet ! Trois virages plus bas nous arrivons enfin à destination où nous attendent Myriam, Samuel et Sylas (petit garçon énergique de 2,5 ans).

Nous prenons nos marques petit à petit. Nous apprenons à connaître nos hôtes en travaillant à leurs côtés. Ils vivent sur une petite ferme de 6 ha sur les pentes des montagnes d'Ardèche à 500 m d'altitude. Ferme qui leur permet de subvenir à leurs besoins en fruits et légumes. La totalité de leur récolte est pour eux puis amis et famille.


Vue depuis la terrasse
Quelques hectares sont couverts par de gros châtaigniers. La récolte des châtaignes qui les occupent en automne est ensuite vendue à une usine de transformation. L'Ardèche est un gros producteur de châtaignes. Nous avons d'ailleurs découvert la crème de châtaigne que l'on peut tartiner au petit déjeuner.
Le reste du terrain est entretenu par Maya (une ponette appaloosa accompagnée provisoirement par Junior, un étalon pottok pour la saillie) et par Fidèle et son harem : le bouc de la maisonnée avec ses 4 belles dames, les 3 petits chevreaux de cette année que nous avons baptisés Pico, Patfol et Polochon et, ah oui, Hugolin, l'autre bouc qui-n'en-est-plus-vraiment-un !

Pico, mon petit préféré

Patfol
Maya, elle s'est blessée au jarret gauche,
j'ai aidé à la soigner avec de l'argile locale

La rivière en bas du terrain
À cette période de l'année, où la végétation semble faire la course avec le soleil, nous ne manquons pas de travail. Une de nos premières tâches à été de descendre à la "prade" (pré en fond de vallée près de la rivière), de jouer de la cisaille et des muscles (et de la tronçonneuse pour Sam) pour dégager des genêts afin de redonner à ce pré pentu l'étendue herbeuse qu'il connaissait jadis. Après l'ajout d'une clôture, 1 ha pourra être libéré pour la pâture des animaux. La difficulté de la tâche : la pente raide. Mais quel plaisir de travailler dans ce beau paysage : la rivière à quelques mètres qui bondit entre les gros rochers blanc et les étendues boisées qui remontent juste derrière à pic. Le tout avec le petit troupeau de chèvres descendu avec nous, gambadant alentour.
Le jardin d'environ 300 m² a été un terrain d'apprentissage pour nous. Première immersion dans le jardinage : soutenir les petits pieds de tomates destinés à devenir grand, les égourmander, semer le maïs destiné aux poules, désherber les rangs de jeunes carottes, planter les plants de poireaux, arroser la serre avec ses semis, éclaircir un des pruniers croulant sous les prunes, désherber entre chaque planches de légumes, ramasser des kilos de fraises et de cerises, cueillir des groseilles, du cassis, des framboises... Nous avons aussi appris à faire de la confiture de fraise et des bocaux de cerises avec un stérilisateur fait maison.

(cliquez sur les photos pour les agrandir)
Notre récolte prête à être transformée en confiture
Préparation des bocaux de cerises pour le stérilisateur

Avec de la récup', on peut faire un stérilisateur efficace
Une des faysses (terrasses) du jardin.
Ici, des bâches ont été choisies pour couvrir le sol à cause de la quasi absence de paille en Ardèche
Les semis de maïs avec le système d'irrigation.
L'eau vient d'une source quelques mètres au-dessus.
Des chénopodes blancs, "mauvaises herbes" très répandues excellentes en salade !

Samuel, étant guide de canyoning l'été, avait besoin d'un petit appentis pour ranger tout son matériel. Nous avons donc participé à la tâche en dégageant l'épaisse couche de terre qui recouvrait des dalles en pierres d'un ancien chemin (appelé une calade, dans la région) et en écorçant les troncs de pins douglas avec une plane qui serviront de structure.






Nous avons passé un après-midi plus haut vers le plateau, à 1000 m, pour préparer le champ de pomme de terre commun à la famille élargie. Un beau tas de fumier nous y attendait, que nous avons étalé à la brouette, à la pelle et à l'huile de coude.

Au champ de pommes de terre...


La photographe :)











Entre ces moments de dur labeur, nous profitons également du coin : balades, canyoning (nous avons servi de cobayes afin de tester de nouveaux circuits pour le boulot de Sam), baignade dans la rivière après les suées du travail, barbecue au bord de la rivière, ...

Sur la rivière l'Ardèche, le Pont du Diable, l'arrivée de notre circuit canyoning



Au Rochers des Combes, à St-Andéol-de-Vals

Ailhon, le petit village où nous avons fait connaissance d'un petit restaurant 
(lire L'Auberge d'Ailhon)





























Ces trois semaines se sont passées non sans mal : changer d'habitudes de vie du jour au lendemain n'est pas toujours facile. Personnellement, je m'adapte très vite au nouvelles situations qui me plaisent, telle que celle-ci. Dans ce cas présent, Arthur a mis plus de temps : la première semaine a été assez difficile, concilier les moments de travail avec des moments de repos, tant physiques que psychologiques n'a pas été facile à mettre en oeuvre.


Ce premier wwoof s'est achevé le 14 juin et nous partons (en versant quelques larmes pour ma part) avec quelques bases de jardinage, des conseils, des idées pour la suite, de nouvelles pensées, de nouvelles connaissances, de bons souvenirs.

Sylas
Nous avons bien mérité quelques jours de repos avant de nous rendre chez nos second hôtes. 

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